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Léa LG

Pourquoi j'ai investi ? 💸

Pourquoi j’ai investi dans une brodeuse semi-industrielle : une décision de cœur et de raison

Si vous êtes ici, c’est que vous connaissez sûrement mon histoire. J'ai commencé la broderie à l'âge de 13 ans, j'ai passé plus de temps sur cette Terre à broder qu'à ne pas le faire. Chaque point, chaque création raconte une histoire, la vôtre ou la mienne. Mais parfois, l’amour d’un métier ne suffit pas à ignorer les réalités du quotidien.


Quand tout semblait s’écrouler

Début 2024, j’étais prête à tout abandonner. Fatiguée, épuisée physiquement et moralement, je sentais le burn-out me rattraper. Peut-être même que j’y étais déjà, en plein dedans, sans vouloir l’admettre. Je ne postais plus sur les réseaux, moi qui adore partager avec vous. Pendant plusieurs semaines, tout était à l’arrêt. J’avais même écrit un post d’adieu pour expliquer que je faisais une pause longue, voire définitive.

La vérité, c’est que je sortais d’un mois de décembre catastrophique. D’habitude, c’est ma meilleure période, celle où les commandes affluent et où l’atelier est en pleine effervescence. Mais cette fois, le COVID m’a clouée au lit pendant 10 jours. Dix jours d’impuissance, à ne pas pouvoir honorer vos commandes. J’ai dû faire ce que je redoutais le plus : annuler et rembourser. Un crève-cœur pour une artisane comme moi.


Début janvier, mon compagnon a décidé de m’emmener au bord de la mer pour souffler, loin de tout. Mais même là, je n’arrivais pas à me déconnecter. Mon corps était là, mais mon esprit restait englouti dans la fatigue et la déception. J’ai passé ce séjour à pleurer, incapable de profiter du moment. Voilà la réalité de l’entrepreneuriat, celle qu’on ne montre pas sur Instagram. Les jolies vidéos esthétiques et les photos souriantes cachent souvent des coulisses bien plus sombres.

Convaincue que je ne pouvais plus continuer comme ça, j’ai décidé de chercher un travail salarié. Dans un live sur Instagram, j’ai partagé ce moment avec vous, honnêtement et sans filtre. Cette tentative a été un échec cuisant : je n’étais pas prête, et peut-être que le monde du salariat ne l’était pas pour moi non plus. Mais cette expérience, aussi douloureuse soit-elle, m’a permis de comprendre une chose essentielle : ma place est ici, dans mon atelier, avec mes fils, mes aiguilles et vos projets. Et cette prise de conscience a tout changé.


Quand la passion met le corps à rude épreuve

Je ne vais pas vous mentir, broder à la main, c’est magique, mais c’est aussi un défi physique énorme. Depuis quelques années, mon corps a commencé à envoyer des signaux d’alerte que je ne pouvais plus ignorer.

  • Les tendinites : elles sont devenues mon lot quotidien. Au début, je pensais que quelques jours de repos suffiraient, mais elles reviennent, encore et encore.

  • Les douleurs cervicales : travailler penchée pendant des heures n’aide pas vraiment. Certains jours, même tourner la tête devient un combat.

  • Le SOPK : ce syndrome ne fait pas que fatiguer, il alourdit chaque journée, physiquement et moralement.

Au-delà des douleurs, c’est l’épuisement qui s’installait, celui qui vous donne envie de tout abandonner, mais qui est contrebalancé par la passion et la peur de l’échec. Malgré tout, je continuais, persuadée que faire autrement serait renoncer à ce que j’aimais. Mais à quel prix ?


La réalité économique : un autre poids à porter

Au-delà des aspects physiques, il y avait aussi une réalité économique difficile à ignorer. Malgré mes efforts, je peinais à dégager un revenu suffisant pour vivre confortablement et envisager un avenir personnel (achat d'un bien immobilier 🏠). Broder à la main est incroyablement gratifiant, mais c’est aussi très chronophage. Avec le temps que je pouvais y consacrer, il m’était impossible d’accepter de gros volumes ou des commandes complexes sans sacrifier mes tarifs ou ma santé.

L’arrivée de demandes de plus en plus fréquentes de logos pour des associations, des entreprises ou des projets en série a renforcé cette pression. D’un côté, j’étais ravie de voir l’intérêt grandir pour mon travail (mon travail de référencement sur les réseaux commençaient à vraiment payer) ; de l’autre, je savais que je ne pouvais pas tout assumer seule, avec mes deux mains.


Une brodeuse semi-industrielle : un choix réfléchi

L’idée de me tourner vers une brodeuse semi-industrielle m’a longtemps fait hésiter. Cela signifiait investir une somme importante dans mon activité, et j’avais peur de perdre une partie de l’authenticité qui fait la force de mon atelier. Mais après des mois de réflexion, j’ai réalisé que cet outil pouvait être une solution, pas un renoncement.

J'ai donc fait un emprunt pour pouvoir accueillir Palmito à l'atelier (Palmito c'est le petit nom de ma brodeuse), parce qu'une "paire de mains" en plus... ça coute cher, genre vraiment cher ! J'ai beaucoup réfléchi au modèle que je souhaitais acquérir, je suis allée visiter des entreprises spécialisées en brodeuse industrielle mais le budget était trop élevé et je pouvais pas me permettre d'investir 50000€ alors même que je ne savais pas vectoriser un motif 😅 

J'ai donc parcouru tous les sites qui vendaient ce type de broderie et mon compte en banque et moi on s'est mis d'accord sur une brodeuse semi-industrielle. Palmito possède 6 aiguilles, donc 6 couleurs différentes et peut broder jusqu'à 1000 points minute (vraiment pas loin de ma vitesse à moi 😇)


Ce que cet investissement m’a appris

Aujourd’hui, je vois cet achat comme un tournant, un véritable Tome 2 pour l’histoire de mon atelier. Ce n’est pas une trahison de mon art, c’est une évolution. Cette brodeuse ne remplace pas mes mains, elle les soutient, comme une extension de moi-même.

Grâce à elle, je peux mieux gérer mon temps, préserver ma santé et envisager l’avenir plus sereinement. Je reste fidèle à ce que je suis, mais avec un peu plus de soutien technique.


Et vous, comment affrontez-vous vos défis ?

La vie nous met tous face à des choix, parfois difficiles, mais souvent nécessaires. Et vous ? Comment gérez-vous les moments où il faut réinventer vos façons de faire pour continuer à avancer ? J’aimerais beaucoup lire vos histoires en commentaire.

Merci pour votre soutien, pour vos commandes, pour vos encouragements. Vous êtes une part essentielle de cette aventure, et je suis heureuse de continuer à broder vos histoires… avec un peu d’aide de Palmito. 💛

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