Londres

En 2017, j’ai posé mes valises à Londres pour quelques mois. Pas assez longtemps pour me sentir londonienne, mais suffisamment pour que cette ville imprime quelque chose de profond en moi. En 2025, j’y suis retournée pour quatre jours, le cœur battant d’émotion, avec cette impression étrange de revenir à la maison et de découvrir un nouveau monde à la fois.

Nous avons posé nos valises dans une minuscule chambre d’hotel à Chelsea.  Loin de l’agitation du centre, c’est un coin calme et soigné, avec ses façades blanches impeccables, ses colonnes en enfilade, et cette impression que tout est bien rangé. 

C’est un Londres plus résidentiel, plus feutré aussi, où l’on se réveille en douceur avant de plonger dans l’énergie de la ville. Et juste à côté, Hyde Park — parfait pour aller respirer un peu, croiser un ou deux écureuils et peut-être s’offrir une pause au bord de l’eau.

Balade au coeur de Londres

Pour ce premier parcours, je vous emmène au cœur vibrant de la capitale britannique, là où les rues sont pleines de vie, d’art et de surprise. Suivez-moi, on part à pied, les yeux grands ouverts.

Arrivez à Covent Garden, prenez un Ben’s cookie et laissez-vous immerger par l’ambiance de ce marché central si charmant. Entre les petites boutiques, les verrières lumineuses et les artistes de rue, l’atmosphère est presque théâtrale. Ce jour-là, un chanteur reprenait Hey Jude, un hymne londonien ou presque.

À quelques pas de là, tournez dans une petite ruelle discrète et vous tomberez sur Neal’s Yard : un concentré de couleurs vives, de plantes grimpantes et de good vibes. C’est l’endroit parfait pour une pause photo ou un café. Juste à côté, ne manquez pas Cucumber Alley : un hall de restauration plein de stands venus du monde entier. C’est une invitation à la gourmandise – laissez votre nez vous guider, il ne se trompera pas.

Continuez vers Chinatown : lanternes rouges, odeurs de noodles et boutiques qui débordent de produits mystérieux. Vous aurez forcément faim, et c’est tant mieux. Traversez ensuite Soho, quartier effervescent et culturel. Impossible de venir à Londres sans passer par la case comédie musicale. C’est presque une tradition, un rituel. Cette fois, nous avons choisi "MJ The Musical", un spectacle hommage à Michael Jackson.

Et quel moment. L’ambiance est électrique, les chorégraphies sont à couper le souffle, et les voix des artistes font vibrer toute la salle. Même sans être bilingue (et nous ne le sommes  vraiment pas!), on comprend parfaitement l’histoire, les émotions, les transitions. La musique parle d’elle-même. On ressort de là le sourire aux lèvres, les refrains plein la tête et l'envie de danser jusqu'au bout de la nuit !

Ensuite nous arrivons vers Piccadilly Circus, qui je vous l’avoue, n’est pas mon endroit préféré. Un peu trop bruyant, un peu trop surcoté. Mais parfois, un chanteur ou un groupe s'y installe, et le lieu s’illumine autrement. Descendez vers Trafalgar Square. Encore un lieu très touristique, mais à voir au moins une fois. Prenez ensuite le Hungerford Bridge et traversez la Tamise : changement d’ambiance immédiat.

South Bank, c’est un patchwork de stands de nourriture du monde entier, de promeneurs, de musiciens, d’amoureux, de lecteurs, d’enfants, de skaters… Un joyeux mélange comme Londres sait les faire.

Au pied du London Eye, arrêtez-vous à la guinguette locale pour une bière ou un cidre pression. Et si vous avez faim (encore ? toujours !), Honest Burger vous comblera avec ses burgers savoureux et ses frites au romarin à tomber.

Suivez la promenade jusqu’au pont de Westminster. Traversez-le doucement. À votre gauche, Big Ben se dresse fièrement, tout juste restauré. À votre droite, les tours modernes se détachent à l’horizon. Et juste devant vous, le Palais de Westminster, avec son architecture gothique impressionnante. Ce contraste entre l’ancien et le moderne, c’est exactement ça, Londres.

Terminez votre balade par un arrêt à l’Abbaye de Westminster. Monumentale, solennelle, pleine d’histoire – elle clôt ce parcours en beauté.

🎒 Conseil pratique : Mettez de bonnes chaussures, partez le matin et laissez-vous porter. Ce parcours est long, mais plein de surprises. Et surtout, prenez le temps. Londres, ça se savoure.

Notting Hill

Notting Hill, je ne l’avais encore jamais exploré avant ce séjour. Un quartier dont le nom seul évoque des images de comédies romantiques, de maisons élégantes, de ruelles paisibles. Ici, tout semble peint à la main. Les façades pastel des maisons donnent envie de sortir ses pinceaux ou de se mettre à l’aquarelle. On ralentit naturellement le pas, on regarde les détails, les jardinières, les volets soigneusement assortis à la porte. Rien de spectaculaire, mais une harmonie rare.

Le cœur de Notting Hill bat autour de Portobello Road. Son marché, en plein milieu de la rue, est un joyeux foutoir parfaitement organisé. On y trouve de tout : des cuillères en argent, des vinyles anciens, des paniers de fruits bien rangés, des robes vintage, des montres oubliées, des objets dont on ignore l’usage mais qu’on aurait presque envie d’acheter juste pour leur charme suranné.

La vraie pause bonheur du matin, c’est chez Cheeky Scone. Un petit café jaune et bleu, tout simple, mais où l’on sert des scones chauds, une crème épaisse, de la confiture maison et un cappuccino fumant. 

Passage obligé, évidemment, devant la librairie du film Coup de foudre à Notting Hill. Même si elle n’est pas tout à fait comme dans mes souvenirs d’enfance, je jure avoir vu le sourire de Julia et le regard gêné de Hugh Grant dans la vitrine. Le cinéma a ancré ce lieu dans la mémoire collective,l’endroit garde ce charme discret, pudique.

Notting Hill, c’est ça : un quartier qui ne cherche pas à impressionner, mais qui séduit sans effort. Il y flotte une ambiance bohème-chic, entre authenticité et coquetterie.

🎒 Conseil pratique : Allez-y le matin, de préférence en semaine. Le marché est plus calme, et l’atmosphère plus légère. Prenez le temps de vous perdre dans les petites rues adjacentes. Et surtout, goûtez un scone, pour moi.

Parenthèse magique aux studios Harry Potter 🧙🏼✨

Je te préviens tout de suite : aller aux studios Harry Potter sans prendre le bus officiel, c’est une expédition. Une vraie. Il faut s’armer de patience (et de Citymapper), enchaîner deux métros, un train, puis un bus. Mais une fois sur place, tout s’efface.

Je m’attendais à être un peu déçue. Peut-être parce que la saga a été surexploitée ces vingt dernières années. Peut-être parce que je pensais avoir déjà tout vu, tout lu, tout entendu. Et pourtant…

Dès les premières minutes, je suis retombée en enfance. Il y avait cette sensation étrange de redécouvrir un monde qu’on pensait connaître par cœur. Mais ici, chaque détail est réel. Les lettres de Poudlard, la grande salle, les potions, les baguettes, les couloirs de Poudlard, les capes, les sabliers… Tout est là. Et tout respire la passion du cinéma.

C’est aussi un lieu fascinant pour les amateurs de coulisses et de fabrication. Les décors minutieux, les costumes élaborés, les effets spéciaux, les créatures légendaires, les perruques, les prothèses, les maquettes… Il y a de la magie, oui, mais aussi beaucoup de savoir-faire et d’artisanat.

Je me suis surprise à rêver, à sourire comme une gamine. Et puis il y avait le regard de mon amoureux, émerveillé lui aussi, avec cette petite étincelle dans les yeux qui ne trompe pas. 

🎒 Conseil pratique : Réservez longtemps à l’avance, choisissez l’entrée simple (sans le bus), et prévoyez au moins 3-4 heures sur place. Prenez votre temps, observez tout, et ne passez pas trop de temps dans la boutique en sortant 😂

Camden : joyeux chaos

Camden, on m’en avait beaucoup parlé. Comme d’un mythe un peu fou, un peu trop. Et puis j’y suis allée. Et j’y suis retournée.

C’est toujours aussi bruyant, coloré, vivant. Une déferlante de sons, de fumées, de parfums, de looks improbables. Il y a des stands de street food à tous les coins de rue, des odeurs de curry, de tacos, de nouilles, de falafels. Il y a des piercings sur des zones du corps que je n’imaginais même pas percables. Des boutiques gothiques avec des chaussures montantes comme des gratte-ciels. Et toujours, les canaux tranquilles qui serpentent au milieu de tout ce bazar, comme si Londres avait voulu y poser une respiration.

Même après des années, Camden reste Camden. C’est un joyeux chaos.

Un concentré de tout ce que la ville a de plus fougueux, libre, et un peu déjanté. Rien ne semble figé, tout bouge, tout change, tout surprend. On passe faire un clin d’œil ému à la statue d’Amy Winehouse, toujours là, silhouette fine, cheveux hauts et regard doux. Camden, c’était son royaume. Et quelque part, ça l’est toujours.

Ce quartier, c’est un peu comme mon cerveau : bordélique à souhait, rempli d’idées, d’inspirations, de chaussettes multicolores, de nourritures du monde entier, de couleurs improbables, de sons trop forts, d’odeurs de patchouli et de frites trop grasse. Un bazar attachant. Un endroit bruyant où je me sens étrangement bien.

🎒 Conseil pratique : Allez-y le ventre vide, et le cœur ouvert. Perdez-vous. Ne cherchez pas à comprendre, juste à ressentir.

Little Venice & Abbey Road

Après l’agitation de Camden, il fallait bien un peu de calme. Et Little Venice, c’est exactement ça : un écrin de tranquillité, presque caché, comme un secret bien gardé au nord-ouest de Londres.

Ici, tout ralentit. Les canaux bordés de péniches, les arbres qui se penchent doucement vers l’eau, les petits ponts, les cafés au bord des berges… c’est une version paisible, presque italienne, d’un Londres qu’on connaît peu. On s’y balade tranquillement, on écoute les oiseaux au lieu des klaxons, on prend un café en terrasse et on regarde les bateaux passer, parfois lentement, parfois très lentement. C’est un coin idéal pour reprendre son souffle et simplement se laisser porter.

À quelques stations de là, changement d’ambiance. On arrive à Abbey Road, LE passage piéton mythique. Celui qu’on traverse une fois dans sa vie !

La première fois que j’y suis allée, c’était il y a huit ans. Mon père était là. Il a toujours été un amoureux des Beatles. Et ce jour-là, j’ai cru qu’il allait lâcher sa petite larmichette. Il ne l’a pas fait, mais son regard disait tout. Ce lieu, pour beaucoup, ce n’est qu’un passage piéton. Pour d’autres, c’est un morceau de mémoire, un souvenir d’enfance.

🎒 Conseil pratique : Combinez les deux endroits lors d’une même matinée. Marchez le long du canal depuis Warwick Avenue jusqu’à Regent’s Park si vous avez le temps.

Shoreditch

Shoreditch, c’était une découverte pour moi. J’en avais entendu parler comme d’un quartier un peu branché, un peu arty. Mais j’étais loin d’imaginer à quel point cet endroit est vivant, contrasté, surprenant. C’est un patchwork urbain entre modernité et ancienneté.

Le street art est partout. Sur chaque mur, chaque volet, chaque poteau. Des fresques immenses, des petits graffitis planqués au coin d’une ruelle, des slogans, des visages, des explosions de couleurs. Ici, la ville s’exprime, sans filtre. On sent une énergie brute, une pulsation créative permanente.

Au détour d'une balade ensoleillée, nous avons atterri au marché de Spitalfields. Ambiance mi-industrielle, mi-chic, on y trouve de tout : des créateurs, de la déco, des fringues, des vinyles, et de la nourriture, beaucoup de nourriture ! C’est ça aussi Londres : manger mexicain dans un marché victorien, sans que personne ne trouve ça bizarre. D’ailleurs, c’était délicieux.

Si vous êtes dans le coin, ne manquez pas quelques trésors à deux pas :

• Leadenhall Market, avec ses plafonds colorés, ses arches majestueuses et son ambiance presque magique. Un bijou d’architecture et de lumière.

• Borough Market, pour les gourmands, les curieux, les narines en éveil. Des stands de tout, pour tous les goûts.

• Et pour finir, l’incontournable Tower Bridge — ce pont emblématique, majestueux, presque théâtral, de nuit, c’est particulièrement joli aussi !

Londres, ce n’est pas juste une capitale. C’est un kaléidoscope.Un puzzle d’ambiances, de cultures, de sons, de parfums. On peut y croiser un chanteur de rue à Covent Garden, manger un burrito mexicain à Spitalfields, explorer une boutique gothique à Camden, admirer un cygne paisible à Hyde Park, un sorcier à Poudlard ou un moonwalk sur scène. Tout ça dans la même journée.

C’est une ville qui nous bouscule, nous émerveille, nous inspire.C’est une ville où j’ai vécu (un peu), où je suis revenue (beaucoup), et que j’aime toujours autant.

Et je sais déjà que je reviendrai.